Merci à Isadora Duncan
Isadora Duncan est une danseuse américaine de la Belle Epoque, pionnière de la danse moderne, et véritable objet de fascination pour ses contemporains. Elle a sidéré le public par son esprit révolutionnaire, sa soif de liberté et sa façon de libérer le corps féminin des carcans du classicisme. Merci à elle.
Les femmes ont le pouvoir de changer le monde, nous croyons en leur audace, leur courage et leur talent. La vie d’Isadora Duncan en est le symbole.
Isadora naît le 26 mai 1877 à San Francisco, petite dernière d’une famille de quatre enfants. Sa mère est pianiste et professeure de musique. Isadora entre à l’école mais la quitte à 6 ans du fait de son caractère indépendant et de son esprit transgressif.
Pour aider leur mère, sa sœur et elle commencent aussitôt à donner des cours de danse aux enfants du quartier. Dès ces années d’enseignement - alors qu’elle n’est encore qu’une enfant - son originalité et son imagination s’expriment dans la danse. Isadora est fortement inspirée par le mouvement des vagues et de l’océan, qu’elle est capable de contempler pendant des heures !
A 18 ans, elle part à New York et se lance brièvement dans le théâtre, mais l’expérience la déçoit rapidement.
A 22 ans elle choisit de quitter l’Amérique pour Londres, afin d’accomplir ses rêves de danseuse ! Ce voyage est marqué par une véritable quête esthétique, axée sur la fluidité des mouvements et les ondulations. Au détour d’une promenade au British Museum, elle découvre l’Antiquité grecque et les figures de la tragédie, et cette découverte l’inspirera toute sa vie ! Isadora tient à redonner toute sa place à la beauté et à l'harmonie du corps... Elle danse pieds nus, recouverte d’un simple voile, voire totalement nue, et presque uniquement en extérieur.
En 1900, âgée de 23 ans, elle s’installe à Paris et fonde une école de danse qui fait de nombreux adeptes. Avec toujours cette recherche esthétique basée sur une immense liberté d’expression, privilégiant la spontanéité du corps et la spiritualité.
Bien évidemment, elle ne supportera jamais de porter un tutu, des pointes, et encore moins un corset ! Pour elle, le ballet classique, strict et codifié, est « laid et contre nature ». Une véritable libération. C’est ainsi qu’on assiste à la naissance de la danse moderne européenne, de la danse contemporaine.
Mais cette femme au destin exceptionnel a aussi marqué les esprits parce qu’elle était une femme libre, qui avait choisi d’avoir des enfants de pères différents, et sans se marier...
Hélas, le 14 septembre 1927, à Nice, Isadora meurt étranglée par son écharpe qui s’est prise dans les rayons de la roue d’une voiture. Cette mort tragique l’arrête sur son chemin révolutionnaire, mais son mythe est né, et ses élèves poursuivent son travail et son enseignement.
Quel pouvoir !